Vendredi 13 septembre. Décidément, cette journée commence mal. L'ensemble du réseau RATP est en grève. Date symbolique pour immobiliser Paris ! La sortie du bureau pour rentrer, me préparer, et me mettre en route avec ma femme et mon fils, va être une sacrée expédition. Chose promise, chose due : près de deux heures pour faire quelques kilomètres ridicules.  

Avec un peu de retard l'autocar se met en route pour Sacy le Grand, ou nous allons passer le shabbat avec une centaine de jeunes, de 18 à 25 ans, ayant participes cet été à Taglit. L'objectif : que ces jeunes se retrouvent autour d'un shabbat Massa pour parler d'Israël et ressasser, ensemble, leur expérience de quelques jours dans ce pays magique.

Nos Shlih'ot (déléguées d'Israël) Anne-Eva, Mihal et Odelia avaient déjà tout mis en place depuis la matinée. Programmes, répartition des chambres, ainsi que tout le reste de la logistique – tout a été minutieusement préparé au préalable.

Etendues de gazon ensoleillées pour les amateurs de séances de bronzage, tables de ping-pong ou match de foot pour les plus sportifs, ou encore trampoline pour les adeptes de gymnastique, chacun avait de quoi trouver son bonheur.

Dans un cadre de campagne, les prières (facultatives) et les repas de shabbat se sont passés dans la meilleure ambiance possible. Les chants, a table, résonnaient au rythme des coups sur les tables et des frappements de mains (ce que mon fils de 2 ans appréciât fort bien !).

Entre les petits déjeuners, repas et apéritifs, temps libre et activités s'enchainaient. Vendredi soir par exemple, en deux groupes et accompagnés par Mickael et Liora, guides Taglit venus d'Israël pour l'évènement, les jeunes partageaient leurs meilleurs moments vécus en Israël cet été. Chabat midi, mis à part un petit briefing sur LE grand sujet d'actualité en Israel : les élections (round 2), une activité autours de l'identité juive fut proposée. Filles et garçons argumentaient sur plusieurs thématiques proposées. Ce fut pour moi un véritable moment de bonheur. J'ai pu écouter des jeunes juifs de France discuter de choses qui leurs tiennent à cœur à propos leurs quotidiens, leurs identités, leurs future, leurs craintes et inquiétudes, mais aussi leurs espoirs et aspirations personnelles, de leur place dans la communauté mais aussi de leur rapport avec Israël. J'eu en face de moi de jeunes adultes qui se posaient des questions. Plus important encore – ils se posaient les bonnes questions. Je ne suis pas certain que tous aient trouvés des réponses claires et nettes quant à ces introspections, mais au moins ils ont su mettre des mots sur leurs maux. 

Shabbat après-midi, par petits groupes, d'anciens participants de programmes Massa ont pu partager leurs expériences avec ces jeunes. Pour beaucoup, qui n'avaient pas envisages la possibilité de participer à un programme Massa, ce fut pour eux la possibilité d'ouvrir encore une fenêtre supplémentaire sur leur avenir. L'option de joindre l'utile à l'agréable (faire un stage, une formation, des études, tout en étant dans un pays avec lequel on ressent une vrai connexion- et sans prendre la nationalité Israélienne !) a semblé être pour certain une option d'actualité.

Après la Havdala, symbolisant la sortie de Shabbat, un feu de camp fut allumé pour un dernier moment de kiff. Musique Israélienne ou orientale (j'avoue, nous avons même eu du Maitre Gims et du Aya Nakamura aussi), et brochette de chamallow en main, l'ambiance me fit penser à un dernier soir de colonie de vacances.

Et pour finir ce Shabbat magique, Liora empoigna la guitare pour quelques chansons israéliennes incontournables, pour finir sur un air qu'elle a réussi à apprendre à la quinzaine de personnes encore présents autour du feu: Inyan Shel Zman de Guidi Gov:  

"tu verras, tu découvriras le monde,
que tu le veuilles ou non,
il y a encore du temps pour changer,
d'un bout à l'autre".

Benjamin Touitou- délégué d'Israël